Situation au Québec



Bien que les francophones soient présents dans toutes les provinces du Canada, ils sont très inégalement répartis. Par exemple, ils ne constituent que 0,5 % de la population de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, 2,1 % en Alberta, 3,6 % au Manitoba, 32,4 % au Nouveau-Brunswick, mais 79 % au Québec. On constate que les francophones du Canada sont concentrés principalement dans trois provinces limitrophes: le Québec, le Nouveau-Brunswick et l’Ontario. En effet, les francophones de ces provinces, soit 7,1 millions de locuteurs) représentent 96(,4 % de tous les francophones du Canada. Cela signifie que le Québec, à lui seul, compte pour 85,5 % des francophones; l’Ontario, 7,6 %; le Nouveau-Brunswick, 3,2 %.

Si les trois provinces du Nouveau-Brunswick, de l'Ontario et du Québec comptent pour 96,4 % de tous les francophones du pays, cela signifie que la proportion de ceux-ci dans l'ensemble des sept autres provinces et des deux territoires est extrêmement faible. En effet, ces francophones ne représentent que 3 % de leur groupe linguistique au pays. Bref, la distribution linguistique des francophones hors du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario est extrêmement faible. Il faudrait même parler de dispersion linguistique.

De fait, la situation des minorités francophones hors Québec est extrêmement précaire: peu nombreuses, dispersées sur un immense territoire, exclues des pouvoirs politiques (sauf au Nouveau-Brunswick) et économiques, ces minorités constituent une présence bien plus symbolique (sauf en Ontario et au Nouveau-Brunswick) que réelle. D’ailleurs, elles doivent résister à une assimilation galopante causée principalement par la dispersion géographique, l'immigration anglophone, les mariages mixtes et une situation socio-économique parfois anémique.(Pour en savoir plus au sujet des données démolinguistiques par province tirées du recensement de 2016 voir:http://www.axl.cefan.ulaval.ca/amnord/cnddemo.htm)

En 1941, 29,3 % de la population du Canada était de langue maternelle française. C'est le pourcentage enregistré le plus élevé depuis 1901. En 2016, ce pourcentage passait à 21,0 %, ce qui représente une baisse de plus de huit points de pourcentage en 75 ans. (Au sujet de l'évolution des populations de langue maternelle au Canada, de 1901 à 2013, voir: https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/11-630-x/11-630-x2018001-fra.htm)

Le Québec compte une population d’environ 7,8 millions d’habitants. Il s’agit d’une population majoritairement de langue maternelle française (79 %) qui comprend une minorité de langue maternelle anglaise (8 %) et des communautés culturelles de fraîche date liées à l’immigration (12 %). Les populations autochtones comptent pour environ 1 % de l’ensemble de la population.
 

La Charte de la langue française, adoptée en 1977, proclame le français langue officielle au Québec. Dans son préambule, on lit : « L’Assemblée nationale […] est donc résolue à faire du français la langue de l’État et de la Loi aussi bien que la langue normale et habituelle du travail, de l’enseignement, des communications, du commerce et des affaires ». Communément appelée « loi 101 », cette Charte imposait, dans sa version originale, l’usage exclusif du français dans l’affichage public et la publicité commerciale, étendait les programmes de francisation à toutes les entreprises employant 50 personnes et plus et restreignait l’accès à l’école anglaise.

Bien que plusieurs dispositions de cette Charte aient été invalidées par les tribunaux depuis son adoption, elle a néanmoins permis au français de faire des progrès considérables au Québec. On observe un attrait croissant pour le français et la connaissance de cette langue est en hausse puisque 94 % des Québécois, toutes langues confondues, déclarent parler le français, dont 70 % des anglophones et 75 % des allophones.

Malgré ces progrès, les objectifs visés par la Charte de la langue française sont loin d’avoir été atteints. Le faible taux de natalité des francophones, la concentration des immigrants dans la région métropolitaine de Montréal et la très grande attraction de l’anglais exercent des pressions considérables sur la langue française et entretiennent un vif sentiment d’insécurité chez les Québécois francophones. À cause de l’étalement urbain, un phénomène qui touche essentiellement les francophones, le poids des Québécois de langue maternelle française sur l’Île de Montréal est passé récemment sous la barre de 50 %, mais se situe à 67 % si on englobe la grande région métropolitaine. L’enjeu est de taille puisque cette région concentre près de la moitié de la population du Québec.

Pour plus d’informations sur la situation du français au Québec, on consultera les sites gouvernementaux suivants :

http://www.spl.gouv.qc.ca
  • Le Secrétariat à la politique linguistique exerce une mission de coordination, de concertation et de promotion à l'égard de la politique linguistique du Québec. Il veille, notamment, à la cohérence et au suivi des actions gouvernementales dans le domaine linguistique, et ce, en concertation avec les trois organismes créés par la Charte de la langue française, soit l'Office québécois de la langue française, le Conseil supérieur de la langue française et la Commission de toponymie.
La brochure La dynamique des langues en quelques chiffres, 1996-2011 présente plusieurs indicateurs de la situation au Québec et leur évolution entre 1996 et 2011. Elle est le fruit de la collaboration de trois organismes dont la mission est liée à la langue française au Québec, soit le Secrétariat à la politique linguistique, le Conseil supérieur de la langue française et l'Office québécois de la langue française.
  • L'Office de la langue française, en vertu de la Charte de la langue française adoptée par l'Assemblée nationale du Québec en 1977 et modifiée le 12 juin 2002 a pour mission :​
    • de définir et de conduire la politique québécoise en matière d'officialisation linguistique, de terminologie ainsi que de francisation de l'Administration et des entreprises;
    • de veiller à ce que le français soit la langue habituelle et normale du travail, des communications, du commerce et des affaires dans l'Administration et les entreprises;
    • d'aider à définir et à élaborer les programmes de francisation prévus par la loi et en suivre l'application;
    • de surveiller l'évolution de la situation linguistique au Québec et d'en faire rapport tous les cinq ans au ministre;
    • d'assurer le respect de la Charte de la langue française, agissant d'office ou à la suite de la réception de plaintes;
    • d'établir les programmes de recherche nécessaires à l'application de la loi et d'effectuer ou de faire effectuer les études prévues par ces programmes.
http://www.cslf.gouv.qc.ca/ 
  • La Commission de toponymie est l’organisme responsable de la gestion des noms de lieux du Québec. Cette commission a pour mission de s’assurer que le territoire du Québec est nommé avec justesse et qu’il met en valeur le visage français du Québec.





 

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